dimanche 16 août 2015

Room de Emma Donoghue



Descriptif éditeur : 
Jack fête ses cinq ans dans la chambre qu’il habite avec sa mère depuis sa naissance et dont il ne sort jamais. Il y a Madame Porte, Monsieur Tapis, Madame Table et Monsieur Lit, tous les éléments du quotidien enfin, qui deviennent des compagnons d’isolement. Il y a aussi Grand méchant Nick, celui qui apporte les cadeaux du dimanche et qui tient mère et enfant enfermés ; et Dent Malade, qui fait souffrir Ma. Le point de vue de l’enfant tient tout le roman et lui confère une grande force affective autant qu’une dureté troublante. Room est le septième roman de l’auteure irlandaise, mais seulement le deuxième traduit en français. Il s’inspire d’un fait divers, mais dépasse largement la logique de compte-rendu, grâce à une écriture incarnée et une belle confiance laissée à ce petit garçon, dont le point de vue, à la fois naïf et lucide, donne au roman une douceur tragique.
Room a été finaliste du Booker Prize.

« Room appartient à cette espère si rare, celle des vraies oeuvres d’art. Vous dire qu’il ne ressemble à aucun autre livre est pour moi le plus beau des compliments. Il suffit de décrire sa puissance, sa beauté sombre et pleine de révélations. »
Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque.

Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions. Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seule avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance.

Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.

Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

Room interroge la capacité de survie qui existe en chacun de nous, tout en célébrant les pouvoir du récit et du langage. Mais l’auteur résume magnifiquement son principal objet de réflexion : « Le drame essentiel de la parentalité : comment l’on passe d’un instant à l’autre du rôle de celui qui console à celui qui persécute, tout comme les enfants passent leur temps à illuminer notre vie et à nous rendre fous. J’ai essayé de saisir cette étrangeté et ce paradoxe. Devenir parent suscite les émotions les plus folles qu’on puisse ressentir. »

Fiche babelio


Ma critique : J'ai beaucoup aimé ce roman très tendre. Un drame qui n'est pas raconté comme un drame. A la fois très simple et tout en nuance, j'ai trouvé le ton particulièrement juste. Je n'étais que moyennement attirée par la grammaire enfantine approximative, mais marche bien.
Les reflexion de Jack sont super : pleine de légereté d'humour et de naïveté mais pas dénudé d'intelligence. C'est une des rares fois que je vois une voix d'enfant traitée avec autant de justesse. Il n'est pas forcément sensible aux mêmes choses que sa mère, que les adultes en général ou même qu'à ce que pourrait l'être d'autres enfants. 
L'histoire- complètement extraordinaire est bien sure intéréssante. Je l'ai trouvé bien mennée du début jusqu'à la fin, on ne perd pas le rythme sans pour autant être dans la succession d'actions surrexcitées. Les tenants et les aboutissant sont maitriser sans aller chercher à apporter de morale universelle et sans nier la cruauté de certains actes. 
Une touche de reflexion sur la normalité mais qui n'en fait pas trop, une histoire allettante vue par des yeux naïf et forcément égoïste, un rythme bien pensé, des émotions sans sombrer (de trop) dans le pathos... Un bon livre !

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