mercredi 10 mai 2017

La petite romancière, la star et l'assassin de Caroline Solé



Résumé éditeur :

Cheyenne, quinze ans, passe ses journées enfermée dans sa chambre à épier sa célèbre voisine : une jeune star de cinéma. Sa vie bascule lorsqu’un enfant disparaît et que la police mène l’enquête…

La petite romancière, la star et l’assassin est le récit de trois interrogatoires. Trois destins croisés : une adolescente farouche qui s’interroge sur le sens de l’existence, un marginal au comportement suspect et une actrice précoce qui révèle les coulisses de sa célébrité.

La fiche du livre sur le site de l'éditeur, Albin Michel et sur Babelio.

Ma critique :

La petite romancière, la star et l'assassin est un court roman jeunesse qui commence comme un polar mais continue plutôt sur l'analyse introspective et respectives des trois personnages mentionnés dans le titre.

Le récit évolue presque en huit clos, autour du personnage de Cheyenne, dépressive et solitaire. Le côté morbide sans être violente est très bien décrit, bien que plutôt en surface quand même. L'aspect romancière n'est pas à prendre au sens trop littéral, et réserve finalement quelques surprise et subtilités, et ce n'est pas le seul.

Le cœur du roman est dans la place que peuvent se permettre de prendre nos trois personnages marginaux, chacun à sa manière, et sur la possibilité de liens différents. Des thèmes assez classiques pour ce genre de littérature, abordés ici avec une noirceur qui ne se pare pas - ou très peu - de bons sentiments. J'ai particulièrement apprécié le rôle des parents dans ce livre : intransigeant, il nous les montre plein de fautes et de manière brute, sans le sempiternel refrain pour nous rappeler qu'ils nous aiment et font toujours de leur mieux. Ici, ils sont également accaparés par leur propres désirs, sans grande scène sentimentale finale.

De bon point donc, mais un récit peu accrocheur. S'il y a plusieurs mystères qui se lèvent petit à petit pour nous dévoilé des personnages réalistes (j'ai été nettement moins convaincu par l'assassin qui pour le coup semble sorti d'un roman), le fil rouge de la soit-disant enquête policière ne fait que peu illusion.

Pour ce qui est du mode de récit, il est assez original : c'est la voix des personnages que l'on entend, dans un mélange peu défini de confession ou d'introspection. Le style est intéressant, pas tout à fait agréable mais par moment délicieusement dérangeant (surtout dans la première partie).

Au final, un roman étrange et plutôt fascinant, sans tabous (enfin, l'idée sexualité est complètement absente du récit mais ça ne semble pas artificiel) présentant de manière brute quelques représentations de soi et des autres.

Ma note : 3/5 - mais un point supplémentaire pour l'originalité du ton !