vendredi 3 mars 2017

Lyon des cendres, tome 1: Le Serment du corbeau de H. Laymore


Description éditeur :

1793, La France vit sous le règne de la Terreur. Dans la ville occupée de Lyon, un hussard affecté aux Affaires occultes enquête sur la disparition mystérieuse d’un frère d’armes. Au cours de ses investigations, il va devoir affronter des représentants de sectes étranges, des politiciens ambitieux, des bohémiens, il devra explorer des souterrains baignés de secrets anciens, il croisera une espionne italienne, une chanteuse, des chats, des corbeaux, des morts, des vivants… et des cendres.
Si la grande histoire vous passionne, si en plus celle-ci est savamment teintée de fantastique et de mysticisme, alors le premier tome de cette saga inédite est pour vous.
H. Laymore, en s’appuyant sur des faits et des lieux historiques précis, renouvelle à sa façon le roman d’aventure pour notre plus grand plaisir.


Ma critique :

Ce roman aurait pu être génial. Il mélange historique et fantastique de manière assez bluffante. Différents types et niveau de magie s'agitent dans une ambiance révolutionnaire, il y a de l'intrigue, du mystère, de l'aventure, du réalisme et de l'extravagant. L’imaginaire est très riche, imagé, varié et original. La fantastique tient par moment un peu de l'horreur, souvent de l'inquiétant et se marie très bien aux troubles de l'époques. L'historique est bien renseigné, et les scènes et lieux bien choisis pour nous en faire ressentir différentes facettes.

Mais, il y a un gros problème de style. 

Au début c'est super, les scènes présentées sont fortes en détail évocateurs, on se retrouve plongé dans une ambiance particulière. Et après... et bien pareil, en fait. Les scènes d'expositions se succèdent, chaque fois qu'un nouveau lieu, un nouveau personnage, une nouvelle idée ou juste une nouvelle scène à lieu on a des longs paragraphes introductifs fort en superlatifs. Et comme le roman se compose surtout d'une succession de scénettes variées (aspect que j'ai pas ailleurs beaucoup apprécié), c'est tout le temps. Tous les personnages, même n'apparaissant que ponctuellement, ont un nom, un prénom, un passé, un métier, souvent un surnom, et sont désigné par un de ces termes de manière arbitraire à chaque phrase (y compris par les autres personnages), ce qui est assez gratuitement confus. Et malgré cela, on n'évite pas les répétitions, avec certains termes peu usités très souvent repris. Il y a une sorte de démonstration de "grands mots qui font classe" qui finit par nuire au rythme et induit des lourdeurs. Clairement, des passages du livre aurait dû être allégés, pour être à la fois moins long, plus clairs et moins uniformément fleuris. Le tout est donc loin d'être facile à lire, on doit reprendre des phrases pour comprendre de qui on parle. 

Et ce n'est pas aidé par le fait que le livre soit très mal relu, s'il a été relu. Il y a de nombreuses fautes qui gêne la fluidité de la lecture (et pourtant je suis loin d'y être la plus sensible) : un "s'il" à la place d'un si, de nombreuses virgules en trop,  des petits mots manquant, quelques erreurs de terminaisons...

Il y a aussi quelques autres défauts : les dialogues sonnent très peu naturels et contiennent des répliques vides d’intérêt, les personnages féminins sont tous identiques (elle sont toutes exceptionnelles, rebelles au mœurs de l'époque, ninja, avec de jolies formes, félines dans leur mouvement, des yeux qui ne laissent pas indifférent,... au bout de la cinquième, ça devient usant, surtout quand on en a jamais vu sur d'autres modèles et que ça joue autant dans les clichés du genre). 

C'est vraiment dommage, parce que le fond est réellement bon, et mieux maîtrisé (et avec l'aide d'un éditeur...) le style aurait pu être super lui aussi, on sent que ce n'est pas un manque de talent de l'auteur (bon sauf peut-être pour les dialogues).

Au final j'ai eu l'impression de lire un super premier jet d'un bon roman, où l'auteur s'est un peu emballé dans les détails inutiles. et où l'éditeur n'a pas joué son rôle jusqu'au bout. 

Je tiens quand même à remercier babelio et l'éditeur, grâce à qui j'ai reçu ce livre pour Masse Critique. Et en profiter pour signaler au passage que si je râle autant, c'est parce que j'aurais voulu adorer ce livre, , que je suis ravie d'avoir découvert.

1 commentaire:

  1. Bonjour, à ce jour et grâce à un nouvel éditeur beaucoup plus sérieux, le roman, sa suite et son son préquel sont bien plus rigoureusement relus. Ce fut un creve-coeur de m’apercevoir que mon premier éditeur n’avait pour ainsi dire pas fait son travail...

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