Descriptif éditeur :
Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…
Le fiche du livre sur le site de l'éditeur (Payot et Rivages) et sur Babelio
Rencontre avec l'auteur :
Ce livre m'a été offert par les éditions Payot et Rivages via Babelio, à l'occasion d'une rencontre avec l'auteur (discussion animé par Babelio, et pendant laquelle les lecteurs peuvent posé leur question + dédicaces). Merci beaucoup à eux ! Ce type d'opération est souvent organisé par Babelio et j'y ai participé plusieurs fois. C'est chaque fois une super expérience, c'est très agréable d'entendre l'auteur et de pouvoir interagir avec sur un livre que tout le monde a lu. On peut alors vraiment en parler plutôt que juste évoquer le contexte sans trop en dévoiler. Et l'ambiance y est toujours super.
Dans ce cas particulier c'était tout particulièrement chouette, j'ai trouvé l'auteur intelligente sans grands airs avec plein de trucs à dire, tout le monde (bon, ok, un peu les mêmes que d'habitude quand même) avait plein de questions et ça m'a donné un éclairage supplémentaire pour ce livre dont je n'arrivais pas à faire la critique. Et j'aime peut-être même d'avantage le roman maintenant.
Je vous propose ici mon modeste compte-rendu de cette rencontre, où je retranscris ce qui a été dit par l'auteur à travers les échanges en espérant ne pas trop déformer ses propos.
La rencontre : compte-rendu
Tout d'abord, j'ai trouvé la voix d'Emily St. John Mandel remarquable, agréable et avec un accent très agréable à l'oreille. La traduction était assurée par Fabienne Gondrand qui intervient habituellement sur ces rencontres et qui est vraiment super, s'attachant à bien faire ressentir la sensibilité des auteurs en plus de la précision de ce qu'ils disent (et qui est en plus sympathique). La rencontre se passait dans les locaux de Payot et Rivages, et nous avons été fort bien accueillis (boissons et grignotages de qualité ! :D - La salle était petite et il faisait chaud mais on peut pas tout avoir non plus ^^).
Sur les genres littéraires
Emily St. John Mandel a écrit trois romans noirs, publié chez Payot et Rivages en français, et a changé de genre avec Station Eleven, qui se classe plutôt en roman d'anticipation, bien qu'elle classe elle-même ses écrits comme des fictions littéraires. Elle avait une volonté de changer de genre pour évité de se retrouve piégée dans une catégorie et conserver sa liberté, notamment d'un point de vue éditorial, sans pour autant visé un genre précis. Son idée d'origine était surtout de faire quelque chose de complètement différent, sans crime, qui ne puisse pas s'assimiler à du polar. Elle retombe presque malgré elle dans une littérature de genre, ce qui ne l'embête pas particulièrement : elle revendique le fait que l'on trouve de la fiction littéraire - et de bonnes histoires - dans tous les genre. Elle reconnaît cependant que ça peut être une entrave pour un certain nombre de lecteurs, qui diront par exemple "on je ne lis pas de SF" ou au contraire "je ne lis que de la SF", d'où le fait qu'elle ne veuille pas que tous ses livres soient catégorisés dans un seul genre. Plus généralement, elle est convaincue - comme elle l'a très justement vu écrit sur un blog - qu'un livre n'a pas forcément qu'un seul genre littéraire, et que cette vision de la littérature est bien moins restrictive.
(note de moi : et en plus, sur Babelio, ça permet de faire avancer plusieurs badge d'expertise en même temps !).
Mon avis sur le sujet : je lis de tous et je m'efforce justement d'être peu influencée par les genres sous lesquels les livres sont présentés, mais je constate bien sûr que c'est un effet dominant parmi les lecteurs. Et même en tachant de ne pas se fermer de porte, on a parfois des a priori, surtout que les livres "de genre" propose souvent des schémas de 4ème de couverture qui leur sont propres. Le côté emphatique dramatique des résumés de SF me gave, tout comme les larmoyants-psychalistes des premiers romans littéraires possédant une ambiance marquée, et ont tendance à me détourner des ces livres (enfin, parfois à raison quand même. Et je suis parfaitement d'accord avec la remarque sur la variété des genre que peut avoir un même livre, si généraliser cette vision peut rendre les lecteurs et éditeurs moins pédants, tant mieux !)
Sur la SF, et le post-apocaliptique en particulier
Emily St. John Mandel lisait beaucoup de SF étant ado, elle avait entre autres été particulièrement marquée à 15 ans par Un cantique pour Leibowitz de Walter Michael Miller (qu'elle dit être un classique - je la crois). Adulte, elle en lit toujours mais moins, et plus récemment a lu plusieurs roman se passant dans des univers post-apocalyptiques. Cependant, elle a évité d'en lire pendant la rédaction de son livre, afin d'éviter de s'inspirer trop directement ou de copier sans s'en rendre compte des aspects de livre similaires. Elle s'est par contre rendu compte que pour faire un monde cohérent il fallait faire pas mal de recherche, principalement dans son imagination mais aussi en lisant certains document comme des journaux de bord de survivalistes (dont apparemment la lecture est assez flippante^^) qui expliquent comment ils résolvent leurs problèmes quotidiens, dont certains que l'on aurait pas de suite imaginer tel que par exemple faire du savon. Côté imaginaire, il s'agit surtout d'extrapoler et d'inférer des conséquences, de se poser plein de questions sur comment faire telle ou telle chose, de se demander comment vivent tout un panel de personnages très différents, avec des réactions très variées.
Côté catastrophe, elle n'a pas de traumatisme ou de terreur particulière engendrée par les grippes aviaires et autres événements du genre défrayant la chronique de temps en temps mais a choisi la grippe car c'est une maladie qui touche les occidentaux, que quasiment tout le monde a eu, dont le lecteur saura a priori à quoi ça ressemble. Bref, ça lui semblait nettement plus parlant côté identification qu'une maladie imaginaire ou que des variantes d'ébola (Note de moi : j'ai lu un polar sur ce thème). Après, est-ce crédible médicalement, une grippe foudroyante tuant en quelques heures ? Elle ne sait pas mais invoque à ce sujet une anecdote amusante.
Pour son roman La constellation du chien, Peter Heller, anciennement journaliste et possédant donc de nombreux contacts, a demandé à un expert en médecine/biologie (?) si sa grippe ultra-meurtrière pouvait être crédible, et il s'est vu répondre que non. Il a ensuite demandé à un spécialiste en arme biologique ce qu'il en pensait, et ce dernier lui a répondu "Une grippe comme arme biologique ? Oui, ça peut marcher !".
Son livre se détache de la plupart des post-apo en cela qu'il s'intéresse plutôt à l’avènement d'un nouveau monde qu'au chaos et à la violence qui suit l'effondrement - sujet bien couverts sur lesquels elle ne trouve pas grand chose à dire de neuf.
(note de moi : à mon avis pas mal de post-apo - dont Celle qui a tous les dons de Mike Carey que j'ai lu dernièrement - ont le côté avènement d'un nouveau monde mais comme une sorte d'épilogue seulement)
Dans Station Eleven on se situe une vingtaine d'année après l'écroulement du monde moderne, s'il y a un vrai recul technologique le monde s'est réorganisé, à un niveau plus local.
Une écriture non-linéaire
Le roman est écrit de manière non-linéaire, avec des chapitres concernant chacune différentes époques pour divers personnages.
C'est une structure que Emily St. John Mandel aime beaucoup lire et écrire. Ça donne un côté ludique : il faut en quelque sorte reconstituer le puzzle formé par les différentes bribes d'informations pour en faire un tout cohérent. De plus, c'est une façon agréable de développer les personnages (moi : sans devenir lourdingue et larmoyant) en ajoutant des choses sur eux au bon moment, et en les dépeignant à travers les yeux des autres personnage. Ça crée également du suspens, de l'envie de connaître la suite et les éléments manquants. Et, dans ce cas précis, ça lui a également permis de mettre en avant le contraste avant/après en en juxtaposant les scènes.
Côté écriture, elle n'écrit absolument pas de manière linéaire non plus. Ce mode de narration lui permet d'éviter le syndrome de la page blanche : quelques chapitres sur un personnage qui inspire sur le moment, puis en changer quand ça bloque pour y revenir plus tard. Elle a écrit sans avoir de plan précis de ce qui allait se passer, juste des idées à droite à gauche, et sans connaître vraiment la fin, c'est pas drôle d'écrire sinon ! Et donc, comment savoir quand le roman approche de sa fin ? À un moment semble naturellement se dessiner une fin satisfaisante. Et quand on a écrit 350 pages on se dit que c'est déjà pas mal !
Il a ensuite fallut de nombreuses révisions pour rendre le livre lisible. Le premier brouillon était vraiment pas lisible ou cohérent ! A terme, elle a fini par lui trouver une forme satisfaisante (et je suis d'accord : le livre est bien fini :) )
Au cœur du roman : l’aléa de ce qui reste
Une des principales questions que pose ce roman est "que restera-t-il après l'effondrement du monde ?", notamment du point de vue des arts ou plus généralement de la culture .
Bien sûr, on pense tout d'abord aux grands noms - illustré ici par Shakespeare et Beethoven que la troupe itinérante continue de faire vivre. Mais d'autres survivrons aussi, parfois plus par hasard que par choix, comme pourquoi pas une bande dessinée auto-éditée. Sans y faire attention, elle a intégré de nombreuses formes d'art dans son histoire. Si ce n'était pas à dessein, elle en ait heureuse et l'explique par le fait qu'écrire agrège ce qui nous est cher.
Il en va de même pour nos souvenirs, et notamment nos souvenirs d'enfance : les scènes les plus clairement ancrées dans notre mémoire sont souvent quelques éléments isolés (une après-midi au parc, un parfum de glace, la pièce de théâtre dont on a été la star plutôt que le visage précis de nos parents à l'époque). Mais aussi de la manière dont on se souviendra de nous : et si finalement tout ce qui restait d'un acteur qui court après de grands rôles serait des article de presse people ?
La mémoire toujours est au centre d'une autre question soulevée par le roman : est-ce que nos souvenirs et nos regrets ne sont pas souvent des poids qui nous empêche d'avancer quand de nouvelles générations seront d'avantage dans une dynamique constructive ? Dans le cas d'une catastrophe, plus l'on se souvient, plus l'on a perdu. Et bien sûr, notre mémoire évolue en réaction à un tel traumatisme.
Une ode ou une dénonciation de la technologie ?
L'auteur a une réponse finalement bien simple : les deux !
Elle est à la fois fascinée par les nouvelles technologies (quand on pense que l'utilisation d'un téléphone portable - ce que l'on fait tous les jours sans y penser - consiste à envoyer un message à travers le ciel jusqu'à un satellite en orbite qui va ensuite redescendre pour trouver le destinataire, c'est assez formidable) mais inquiète des effets que ça a sur notre manière d'être : on est facilement distrait de l'essentiel.
C'est un thème sur lequel il y a beaucoup à dire, et elle voulait écrire sur la technologie. Une manière de le faire était de parler de sa disparition, et c'est ce qui a donné son genre et son histoire à ce roman pour lequel elle imaginait initialement l'histoire d'un théâtre itinérante jouant de nos jours.
Quoi qu'il en soit, cela est aujourd'hui une part fondamentale de notre culture et être brutalement privé ne serait-ce que d'électricité (qui nous semble tellement aller de soi) changerait bien des choses.
Shakespeare
Au début de l'écriture, elle pensait donner à sa troupe un répertoire nettement plus varié, allant des pièces de Shakespeare jusqu'à des œuvres conçues pour la télé. Mais elle trouvait incongru que le public du futur qu'elle décrit s'intéresse à des œuvres basées sur des problématiques et des histoires intrinsèquement liées à notre mode de vie actuel qui aurait disparut.
Finalement elle a opté pour juste du Shakespeare, en particulier parce que la vie et l’œuvre de Shakespeare raisonne particulièrement bien avec la vie post-apo qu'elle décrit : à l'époque il y avait de nombreuses compagnies itinérantes, pas d’électricité, lors de la période élisabéthaine les populations étaient régulièrement décimées par la peste bubonique, ce qui hantait probablement les gens de l'époque.
Et puis, point de vue thématique et fils rouge, Arthur lui semble tout à fait le genre d'acteur à rêver de jouer du Shakespeare; et le Roi Lear est parfait comme point d'orgue avant la perte totale de tout ce que l'on connait, puisque c'est précisément autour de cela que se construit l'intrigue de la pièce.
Et l'opposition optimisme/pessimisme ?
Elle ne voit là encore pas les choses comme cela, le but n'est pas de faire une fin heureuse ou malheureuse mais d'imaginer ce qu'il pourrait se passer. Et peut importe les bouleversements potentiels, une chose est certaine : notre civilisation continuera de changer et d'évoluer comme elle l'a toujours fait, et c'est avec cet œil qu'elle interprète la fin de son roman.
Il n'est donc pas possible d'imaginer un monde où tout deviendrait horrible partout et toujours : il y aura toujours des bulles d'espoirs et d'humanité, des moments où certains groupes de personnes iront de l'avant. Et forcément aussi toujours des prophètes avec leurs cultes obscurantiste qui apparaitront pour trouver une explication simple ("tout cela fait partie d'un plan", "nous avons dirigé le courroux de Dieu sur notre civilisation dévoyée", etc) à des évènements tragiques qui, juste, sont arrivés. Ça a été le cas à chaque fois qu'il y a une un grands vide dans le pouvoir en place, ça continuera d'arriver.
Les personnages
Emily St. John Mandel n'a pas commencé la conception de son roman en ayant une liste de personnages en tête. Elle savait qu'elle voulait raconter l'histoire d'un troupe itinérante, et elle avait en tête la scène d'ouverture avec Arthur qui meurt sur scène. De suite, cela donne plusieurs personnages : Jeevan le sauveteur qui vient à son secours, les autres participants à la pièce, dont la petite fille inspirée par la mise en scène de James Lapine du Roi Lear (sa pièce préférée, qui de plus raisonne avec les thèmes du livre (moi j'en sais rien je l'ai jamais vu ni lu)). Puis, en imaginant la vie qu'Arthur a dû avoir sont apparus Miranda et Clark, ses deux personnages préférés.
Elle pensait initialement faire de Clark un personnage plus secondaire mais elle l'appréciait tellement qu'elle s'est retrouvé à le faire apparaître à plusieurs reprise, et il a finalement pris une place importante dans le récit.
Miranda est le personnage le plus généralement apprécié, y compris par son auteur. C'est un personnage touchant auquel on peut facilement s'identifier. Bien qu'elle ne soit pas un avatar de l'auteur elle partage certains éléments biographique avec elle : elle vient de la même petite île (renommée pour le roman), elle a appréhendé la notion de vie privée pour ma première fois en arrivant à Toronto et elle pratique son art en marge de son travail alimentaire.
C'est le personnage du prophète qu'elle trouve le plus réaliste, malgré les reproches qu'elle a reçu à ce sujet.
Arthur est le personnage central du roman, elle le décrit comme l'étoile noire autour de laquelle les autres personnages gravitent. C'est un élément indispensable à la structure du roman : celle-ci est assez compliquée, avec beaucoup de personnages, de points de vue et d'époques et il faut un fil rouge auquel se raccrocher. C'est également lui qui marque la transition entre l'avant et l'après, sa mort marque les derniers instants "normaux" de l'ancien monde. C'est pour cette raison qu'elle lui a choisi une mort "naturelle" plutôt que par la grippe, fléau qui force l'apparition d'un nouveau monde.
Station Eleven le roman graphique : un fil rouge
À part Arthur, deux éléments servent de fils rouges et son retrouvés à différents endroits du récit : le presse-papier et la bande dessinée de Station Eleven, ce qui donne une cohérence et des points d'accroches au récit.
Pourquoi avoir choisi de la BD ? Elle voulait une forme d'art pouvant être travaillée à son bureau pendant les heures de boulots. Et certaines BD/comics (note de moi : l'auteur étant américaines tous ces termes ne recouvrent pas forcément la même chose que pour nous, où de toute façon les limites sont toujours difficiles à définir) sont vraiment magnifiques.
Petit à petit de plus en plus de parallèles peuvent se faire entre l'univers et l'histoire de la BD et celui du monde post-apo dans lequel nos héros évoluent, ce qui permet d'amplifier la situation et de renforcer l'ambiance.
Son éditeur UK a eu l'idée brillante d'insérer une planche de la BD dans la première édition (UK donc) à la page où dans l'histoire une page de la BD se détache et tombe par terre.
La planche de Station Eleven dessinée par Nathan Burton pour l'édition U.K. du roman |
Et ensuite ?
Il n'y aura pas de suite : Emily St. John Mandel a passé assez de temps comme ça à penser à la fin du monde ! Et elle a envie de faire encore autre chose.
Les droits ont été vendus pour le cinéma. D'après elle, habituellement on vend les droits et ensuite il ne se passe rien du tout mais en l'occurrence elle a crut comprendre que quelqu'un bossait sur le script. Il va falloir attendre pour voir ce que ça donne.
Elle a un nouveau projet en cours, elle pense en être à peu près à la moitié du brouillon du premier jet : c'est clairement trop tôt pour en parler, elle ne le fera que quand elle pourra avoir un peu plus de recul !
Ma critique :
J'ai aimé beaucoup de choses dans ce roman : les personnages sont intéressants, bien développés et exploiter, le style est très agréable à lire, on a envie de tourner la page, on se laisse emporter par l'ambiance. J'ai aimé l'histoire aussi qui se construit par touches successives plutôt que par des actions héroïques. Il se passe des choses certes mais en majorité on regarde les personnages vivre. Ce n'est que rarement épique et j'aime ce côté que je trouve réaliste. Les personnages ne se contentent pas de subir, ils vont réagir à ce qui leur arrive pour y faire face, mais il ne vont pas non plus aller à tout prix de l'avant pour aller chercher quelque chose qui ne les concernent pas. J'ai apprécié ce côté très humain, égocentré sans être égoïste. Au final, le livre n'est pas plein de péripéties, mais on ne s'ennuie pas, notamment grâce au large panel de portraits brossés.
Malheureusement, j'ai eu un peu plus de mal avec l'univers post-apo sans électricité décrit, que je trouve un peu banal, et qui insiste sur les mêmes ficelles que par exemple la série Revolution (qui pour le coup est pas terrible). Personnellement, je trouve le côté perte de technologie décrit avec beaucoup trop d'effets dramatiques et peu crédible : je la trouve trop totale alors que sur certains points des systèmes palliatifs devraient pouvoir se mettre en place relativement rapidement, et je ne crois pas au "retour à la vie sauvage". De même, l'épuisement des ressources disponibles me semble arriver incroyable vite pour si faible proportion de population survivante.
Bon, on voit quand même justement dans ce roman l’émergence de nouveaux systèmes d'organisation par exemple, et ça c'est chouette, mais ça me semble intervenir trop tard et de manière trop locale.
Et puis, c'est de la fiction, pour on peut juste se dire que c'est comme ça et puis c'est tout. Il n'empêche que du coup j'ai gardé une certaine distance avec le roman : pas assez fantasque pour oublier mon incrédulité, pas assez réaliste pour m'en débarrasser.
Je suis néanmoins moins sceptiques sur les thèmes abordés après la rencontre avec l'auteur, qui en a donné un éclairage intéressant. Je ne suis toujours pas convaincue du réalisme de la chose, mais je pense que les questions soulevées - notamment d'un point de vue culturel - méritent de l'être.
Ma note : 3.5/5
Wow, quel billet ! J'avais asse envie de le lire mais si ça part dans la SF, je passe mon chemin et lirai un autre de ses romans.
RépondreSupprimer